Canard colvert, Y a-t-il un pilote sur l’Ourthe

 

En ce dimanche matin de février, je suis de corvée «p’tit déj». Il fait froid et je n’ai aucune envie de sortir. Je fais traîner les choses, mais voyant les mines affamées de mes enfants et le regard accusateur de ma moitié, je me résigne à enfiler mon manteau. Je m’installe au volant pendant qu’Arlolo s’assoit à côté, espérant gratter un croissant au passage.

La route menant à Houffalize serpente le long de l’Ourthe. Soudain, sur ma gauche, j’aperçois un couple de canards en pleine phase de décollage. Il n’en faut pas plus pour que mon esprit dérangé me fasse faire un petit bon dans le passé.

La veille, dans un but purement éducatif, j’ai fait visionner un chef d’œuvre du septième art à mes enfants: Top gun. Chers lecteurs, je suis sûr que vous avez la scène devant les yeux: Maverick arrivant à Top gun sur sa grosse moto super chouette, longeant la piste où un F- 14 Tomcat décolle, le tout sur «Danger Zone» de Kenny Loggins. D’un geste vif, je pose mes lunettes de soleil italiennes sur mon nez et comme Tom, je serre le poing et souhaite un bon vol aux deux volatiles.

Ce sont des Anas platyrhynchos plus connus sous le nom de Canard colvert. Le lieutenant se reconnaît à son bec jaune ainsi qu’à sa tête et son cou d’un vert-bouteille qui reflètent la lumière et justifie un peu le fait que je porte des lunettes de soleil, malgré ce temps maussade. Entre son cou et son torse brun, je distingue nettement un collier blanc. Les plumes centrales de sa queue (les rectrices), sont courbées et semblent former un aileron aérodynamique, à moins que cela ne soit que pour se donner un genre, qui sait? Au moment où il vire sur l’aile, j’aperçois une tache bleue sur chacune de ses ailes, c’est ce que l’on appelle «le miroir».

La lieutenante, elle, a opté pour une combinaison camouflage de couleur feuille morte avec toutes les nuances que cela comporte. Les seules touches de couleur sont, le miroir bleu, que j’ai déjà pu observer chez le mâle et les pattes orange. Cette tenue sobre est particulièrement adaptée en période de couvaison, car construisant son nid à même le sol aux abords du territoire, elle lui permet de passer inaperçue.

D’un vol puissant, le couple disparaît à présent au loin. Salut Maverick et Charlie et bon vol.

Oli

Que celui, qui n’aime pas les croissants, me jette la première pierre. En plus, je le mérite bien. Déjà qu’il chante faux sur chaque chanson qui passe à la radio, le voilà qu’il se met à faire des imitations d’acteurs en voiture. Je vous jure, je me demande vraiment où les esprits ont été me le chercher.

Les colverts, on en trouve à peu près partout, et dans tous les milieux pour peu qu’il y ait de l’eau évidemment. A part l’autre acteur du dimanche, peu de gens les remarquent encore. Vous en avez même fait une expression : « Ça ne casse pas trois pattes à un canard » soulignant comme c’est banal et peu digne d’intérêt sauf, si par je ne sais quelle sorcellerie, un canard a trois pattes venait à croiser votre route. Ce dernier aurait, probablement, vite fait de finir confit car porteur d’une troisième cuisse.

Oli et Arlolo

Un raconteur de nature, accompagné d'une drôle de bestiole

Cet article a 2 commentaires

  1. Caroline

    Et maintenant il y a une aigrette et un héron 😉

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