Oli et
Arlolo
Les aventures d'un raconteur de nature et d'une étrange bestiole
Comment tout a commencé
Bonjour chers amis, il est temps pour moi de vous faire une confidence. Les quelques lignes que vous vous apprêtez à lire, risquent de me faire passer à vos yeux pour « un original » voir un hurluberlu. Pour ma part, je vous certifie que tout est vrai, je le sais car c’est moi qui l’ai inventé.
Mon histoire débute il y a trois ans. Depuis quelques années, j’ai pris pour habitude de partir seul en randonnée le jour de mon anniversaire. C’est en quelques sortes un cadeau que je me fais à moi même. Ce jour là, j’avais choisi de sortir de nôtre belle Belgique et d’aller visiter la Forêt de Paimpont en Bretagne. Après une bonne matinée de marche j’avais l’estomac dans les talons. Il était donc plus que temps de s’arrêter, faire une pause, comme dirait un certain Gérald. C’est donc au pied d’un vieux chêne que je posai mon sac et mon séant afin de casser la croûte. L’estomac bien plein de spécialités locales, je décidai de méditer un instant. C’est là que, au dessus de moi, un bruit sinistre semblant venir du houppier de l’arbre me sortit de ma contemplation. L’instant d’après, je ressentis un choc violent sur le dessus de mon crâne. La douleur fut si forte qu’elle me fit perdre connaissance.
Je ne sais après combien de temps, un ricanement, me réveilla. Avec beaucoup de peine, j’ouvris les yeux mais ce que je vis n’avait aucun sens. Devant moi, un petit être se tenait debout sur mon ventre. De la taille d’un lutin, il semblait être un étrange amalgame de fouine, d’écureuil et de renard. Ce qui me marqua le plus, c’était son sourire, car oui, la bestiole souriait mais un sourire carnassier, à vous glacer le sang, à faire frémir le plus endurci des hommes. Le petit être m’observait puis soudain son rictus s’estompa. De sa bouche se mirent à sortir des mots . Je reconnus plusieurs langues, anglais, allemand, espagnol et d’autres que je ne connaissais pas. Soudain un mot français, «humain».
La bestiole dut guetter une réaction, car il s’arrêta net pour me dévisager. S’ensuivit alors un monologue déroutant:
— Tu parles donc français, très bien. Je me présente Arlolo, esprit de la nature à vôtre service. Normalement, les z’humains ( oui, il semble avoir un léger défaut de prononciation) ne peuvent pas me voir. Néanmoins, tous les cents ans un élu est désigné, celui-là seul est capable de me voir et de m’entendre. Il semblerait que cette fois-ci, ce soit tombé sur toi!
Tu seras donc à compter de ce jour mon porte voix auprès de ton espèce. Le contrat est simple, je vais t’apprendre la nature et toi, tu vas transmettre ce savoir à un maximum de personnes. Les z’humains ont oublié les histoires de la nature et se faisant, ils ont perdu le respect que cette dernière mérite. Comme je le dis depuis la nuit des temps, on ne protège que ce que l’on comprend. Tu serras donc à partir de ce jour mon nouveau raconteur de nature. Ainsi ai-je parler!
J’en restais bouche-bée. Moi un élu ? Un raconteur de nature? Quelle noble mission, je ne pouvais faire autrement que d’accepter.
— J’accepte la mission que tu me confies créature.
C’est donc ainsi que l’aventure commença. Depuis ce jour, Arlolo vit avec moi au quotidien. En plus du savoir qu’il me dispense, j’ai suivi une formation de guide nature que j’ai, il faut bien l’avouer, réussie haut la main. Je vous avoue que la cohabitation avec Arlolo n’est pas toujours facile, le bougre a mauvais caractère, un humour douteux et son penchant certain pour les boissons houblonnés n’arrange rien. Néanmoins, je suis à présent prêt à accomplir ma mission.
Oli
Salut, les z’humains. Alors vous ne pouvez peut-être pas me voir ni m’entendre mais, à force de traîner avec l’autre geek, j’ai quand même appris deux ou trois petites choses. Comme par exemple, me servir d’un clavier. Du coup, je vais pouvoir clarifier certaines choses car il me semble que « Monsieur » a une forte tendance à romancer les choses. Je m’en vais vous conter ce qu’il s’est vraiment passé ce jour-là.
En effet, il était bel et bien étendu sous mon ami le chêne à Guillotin mais quand il dit : « plein de spécialités locales », il parle surtout du cidre breton oui. Par les anciens, vous l’auriez entendu ronfler celui-la. Il m’a fait tellement peur, que je me suis croûté du haut de l’arbre où je piquais un petit roupillon bien mérité. Heureusement que ce boulet a amorti ma chute avec son crâne.
À ce propos, il oublie un peu dire que quand il s’est réveillé, il s’est mis à hurler comme un marcassin. C’est pour ça que j’étais mort de rire.
Alors sur le physique, je m’insurge! Certes, maman était très populaire mais « de la taille d’un lutin » non mais il est malade ou quoi ? Je suis bien plus grand qu’un lutin !
Ça vous en bouche un coin que je parle autant de langues? Lui, par contre, je ne suis pas certain qu’il entrave quelque chose, vu qu’il n’a rien compris à ce que je lui ai raconté. Déjà, c’était pas vraiment une proposition, s’il refusait je le maudissait lui et sa descendance sur cinq générations. Ensuite « élu » tu parles, tous les cent ans je me ramasse un nouveau pécore à former, c’est un peu ma malédiction à moi. Dés fois, j’ai de la chance mais la plupart du temps, les mecs c’est pas des flèches. Quant à celui-ci, j’ai pas encore décidé dans quelle catégorie le ranger. Ça réponse ? C’était plutôt un truc du genre : « Pitié je ferai tout ce que vous voulez mais me faites pas de maaaal ». Pour ce qui est de ces examen, il oublie un peu vite que je suis le copion ultime. Bref, je sens qu’il va falloir que je surveille ce qu’il vous raconte et intervenir quand cela semble nécessaire. Allez, à plus les z’humains.
Arlolo

Le chêne à Guillotin est situé en bordure de la forêt de Paimpont. Arlolo préfère l’appeler “la forêt de Brecheliant”. Je me demande si il y a un lien avec Brocéliande…